Mercredi des Cendres le 5 mars
Cette année, trois célébrations eucharistiques, mercredi 5 mars 2025, à :
• Saint André, en l'église Saint André à Saint André à 11 heures ;
• Tourrette-Levens, en l'église Notre Dame de l'Assomption à 11 heures ;
• Levens, en l'église Saint Antonin à 18 heures.
LES ORIGINES DU MERCREDI DES CENDRES
Dans l’Ancien Testament
À l’origine, ce rituel provient d’une ancienne pratique pénitentielle, appliquée par le peuple hébreu. On trouve plusieurs références à cette pratique dans l’Ancien Testament : • Genèse (2, 7) « Alors le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. »
• Jonas (3, 6) « La chose arriva jusqu’au roi de Ninive. Il se leva de son trône, quitta son manteau, se couvrit d’une toile à sac, et s’assit sur la cendre. »
• Jérémie (6, 26) « Ô fille de mon peuple, revêts-toi de sac et roule-toi dans la cendre ! Prends le deuil comme pour un fils unique. »
Chez les premiers chrétiens
À partir du IVe siècle, certaines églises appliquent ce rite afin de marquer le début d’un chemin de pénitence pour les personnes rendues coupables de péchés graves (apostasie, meurtre, hérésie, adultère). Recouvertes de cendres (et donc reconnaissables), celles-ci sont excommuniées temporairement de l’Église et doivent observer un temps de pénitence. Elles reçoivent ensuite l’absolution lors du Jeudi saint.
Jusqu’au Moyen-Âge
Le rite d’imposition des cendres est public. Il concerne uniquement les pénitents qui doivent respecter une période de quarante jours et durant laquelle ils sont exclus de la communauté chrétienne, avant d’être réintégrés à Pâques.
Un rite devenu privé et personnel
À partir du XIe siècle, la pratique s’étend à l’ensemble des fidèles. Marqués au front par la croix de cendres, les croyants sont d’abord invités à se confesser puis à entreprendre un chemin personnel de repentance. Depuis la réforme liturgique voulue par le Concile Vatican II, le rite prend une autre tournure : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 15). Pendant toute la période du Carême, les chrétiens suivent une voie de conversion, de prière et de retour à Dieu.
QUEL EST LE SENS DU MERCREDI DES CENDRES ?
Le geste de l’imposition des cendres est un signe extérieur vécu en communauté, c’est-à-dire en Église. La communauté des fidèles représente les membres d’un même corps, celui du Christ. Elle est aussi le lieu d’exercice de la vertu de charité. Tous, baptisés ou catéchumènes, se voient donc conviés à se souvenir ensemble de l’Alliance qui les unit à leur Créateur et Sauveur.
Le rite liturgique du mercredi des Cendres est une invitation à l’espérance en la miséricorde de Dieu. Il représente une forme d’appel à se mettre à l’écoute de la Parole. C’est un peu comme un programme de conversion pour les quarante jours à venir.
Textes lus lors du mercredi des Cendres :
• Invitation à se convertir - Première lecture : « Déchirez vos coeurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux […] » (Jl 2, 12-18)
• Invitation à la pénitence - Psaume : « Pitié, Seigneur, car nous avons péché » (Ps 50, 3-4, 5-6ab, 1)
QUAND A LIEU LE MERCREDI DES CENDRES ?
C'est vers l’an 591 que le pape Grégoire Ier fixe le début du Carême au mercredi précédent le premier dimanche de la saison pascale. Fixé quarante-six jours avant Pâques, c’est toujours un mercredi. Il n’a donc jamais lieu à la même date et, en conséquence, il peut se dérouler entre le 4 février et le 10 mars. Il est toujours célébré le lendemain du Mardi gras. Cette année, il a lieu le 5 mars 2025 Pour les Églises d’Orient, le début du Carême a lieu quarante-huit jours avant Pâques et commence lors du Lundi Pur.
QU’EN EST-T-IL DU JEÛNE PENDANT LE CARÊME ?
L’objectif du jeûne est symbolique et spirituel : dans la Bible, Jésus répond au tentateur par ces mots « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Mt 4, 4). En plaçant sa volonté au-dessus de son corps ou en se privant d’éléments (sucre, tabac, réseaux sociaux, télévision, mais aussi en prônant l’abstinence sexuelle…) qui nous apportent un plaisir quotidien, le jeûne permettrait alors de se débarrasser du superflu et de revenir à l’essentiel : les relations avec Dieu et les autres, en approfondissant sa foi.
Tous les chrétiens observent-ils obligatoirement le jeûne ?
Non. Le carême n’est pas observé par tous les chrétiens. Les Églises réformées (protestantes) n’imposent par exemple aucune pratique de jeûne, car pour les protestants, le salut s’obtient par la grâce seule (sola gratia) de Dieu, c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire de faire acte de pénitence pour avoir accès au paradis. Chez les catholiques, selon le code de droit canonique, c’est-à-dire l’ensemble de lois et règlements qui régissent l’Église, les personnes tenues d’observer le jeûne sont celles âgées de « quatorze ans révolus » et « tous les fidèles majeurs jusqu’à la soixantième année commencée » (code de droit canonique, 1252). Les malades et les femmes enceintes, eux, sont dispensés de jeûne. Par ailleurs, depuis 1966, le jeûne obligatoire est limité à deux jours dans l’année : le mercredi des Cendres (premier jour du carême) et le Vendredi saint (commémoration de la mort de Jésus) ; le reste du temps, la manière de jeûner est laissée à l’appréciation de chacun.
Repas, alcool : en quoi consiste le jeûne du carême ?
Le jeûne du carême consiste à se priver volontairement de nourriture, totalement ou partiellement. La plupart du temps, le jeûne consiste à faire un seul repas, léger, pendant la journée par exemple, une portion de pain et d’eau ou une soupe. Certains choisissent de jeûner totalement pendant une période plus ou moins longue, en n’ingérant plus aucune nourriture, sans pour autant se priver de boire. Mais à l’exception des premier et dernier jour du carême (voir plus haut), le fait d’observer ou non le jeûne est laissé à l’appréciation de chaque chrétien et ce dernier peut prendre diverses formes : réduire ou supprimer de son quotidien un ou plusieurs types d’aliments et/ou de boissons, mais aussi le tabac, le téléphone, la télévision, les réseaux sociaux, les rapports sexuels… ou toute pratique qui semble prendre une place trop importante dans votre vie le reste du temps, afin d’observer un détachement des biens matériels. On peut aussi jeûner de médisance et de mauvaises pensées sur le prochain ! La force du jeûne est d’éprouver les vrais manques du côté de Dieu et de nos relations saines avec le prochain. Le jeûne est un moyen, non pas une fin en soi, il est ordonné à notre sanctification et en cela, nous savons qu’il est fructueux.