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L'EUCHARISTIE
Sommaire :
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L’eucharistie, le troisième sacrement de l'initiation chrétienne
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Une vie eucharistique : rendre grâce et se donner
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Les miracles eucharistiques au secours de notre foi
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DIMENSION MISSIONNAIRE de l’eucharistie… Dans la liturgie de l’Eucharistie
L’eucharistie, le troisième sacrement de l'initiation chrétienne
Qu’appelle-t-on “Eucharistie” ?
L’Eucharistie est le troisième sacrement de l’Initiation chrétienne, et désigne le fait de communier au corps du Christ. Au sens propre, le mot grec eu charistia signifie « reconnaissance, gratitude ». Comme tout sacrement, l’Eucharistie a été instituée par Jésus lui-même, lors de la Cène, son dernier repas avec ses disciples avant sa Passion, au moment de la fête juive de la Pâque qui commémore le passage de la mer rouge, passage de l’esclavage à la liberté. L’eucharistie actualise la mort et la Résurrection du Christ, auxquelles nous nous unissons. Telle que définie par le Concile Vatican II, l’Eucharistie est « source et sommet de toute la vie chrétienne », car nous y rencontrons le Christ réellement présent qui nous permet de communier à son Corps et à son Sang, de recevoir en nous sa vie divine et de grandir ensemble dans la charité fraternelle.
À l'origine, le Seder juif, la Cène
C’est au cours d’une prière d’action de grâce que Jésus institua l’eucharistie pendant le dernier repas pris avec ses disciples, la veille de sa mort. Les quatre évangiles rapportent cette scène, la dernière Cène, du latin cena, « le dîner ». Dans le monde sémitique, la nourriture a valeur sacrée ; on bénit Dieu pour le pain, l’eau, le vin ou les fruits qui sont ses dons. Le repas lui-même a une valeur religieuse. Manger en commun établit entre les convives, et avec Dieu, des liens sacrés. Jésus choisit précisément un rite de nourriture pour se donner lui-même et se rendre présent sous les espèces du pain et du vin. C’est au cours du repas du soir de Pessah, appelé Seder que Jésus a institué la Cène, la communion au pain symbolisant le don de son corps et au vin symbolisant son sang. Dans le judaïsme, le Seder actualise chaque la sortie d’Égypte, ce n’est pas une simple commémoration, mais une invitation à vivre toujours à nouveau cette libération proposée par Dieu. En donnant sa vie pour nous et en nous invitant à faire mémoire de ce don dans le partage du pain et du vin de la Cène, Jésus nous permet de participer au Seder des nations et il nous rend co – héritiers de cette libération des enfants d’Israël. Saint Augustin, raconte qu’il entendit une voix lui dire : « Je suis l’aliment des forts, grandis et mange-moi ! Mais tu ne me transformeras pas en toi comme si j’étais un aliment matériel, c’est toi qui seras transformé en ce que je suis. » L’eucharistie construit l’Église. Les pères de l’Église et les saints en parlent comme d’un trésor. Dans l’eucharistie Jésus-Christ livre son corps et son sang afin que les chrétiens qui les reçoivent soient unis à lui et par là même à son corps mystique : l’Église. Le dimanche est le jour par excellence de la célébration de l’eucharistie. Toutefois, les prêtres perpétuent le sacrifice de la messe tous les jours. De nombreux fidèles s’en nourrissent quotidiennement car l’eucharistie n’est pas qu’un devoir dominical, mais une rencontre gratuite avec l’amour de Dieu.
La communion aujourd’hui
Pour communier, il faut pour être baptisé et dans les dispositions requises. Avec l’âge de raison, dès que l’enfant est en âge de comprendre qu’il communie au Corps du Christ, il peut communier pour la première fois. Toutefois de plus en plus d’adultes, baptisés dans leur enfance, se rapprochent de l’Église et demandent à recevoir l’eucharistie. Pour ces « recommençants », une catéchèse est offerte permettant de grandir dans la foi avec d’autres chrétiens. En communiant, ils entrent progressivement dans l’intimité du Fils pour participer par lui à la vie de la Trinité. Au cours des âges, on a démultiplié les mots pour désigner le sacrifice eucharistique. D’abord, « messe » pris à la formule latine conclusive « ite missa est ! » puis « repas du Seigneur », « fraction du pain », « assemblée eucharistique », « mémorial de la Passion », « sainte et divine liturgie », « saints mystères », « sainte communion ». Cette multiplication des mots exprime la richesse spirituelle de l’eucharistie.
Que nous apporte l’Eucharistie ?
La communion crée une relation intime avec le Seigneur Jésus et nous transforme de l’intérieur : elle nourrit la vie de l’âme, elle nous apporte la paix, elle nous remet nos péchés véniels et nous fortifie afin de nous préserver des péchés graves. L’Eucharistie actualise, de façon non sanglante le sacrifice du Christ sur la Croix : elle est offerte pour obtenir, par les mérites de la Passion du Christ, la réparation des péchés des vivants et des défunts et pour demander à Dieu des bienfaits d’ordre spirituel ou temporel.
Qu’est-ce que la présence Réelle ?
Lors de la messe, à partir de la consécration, le Corps et le Sang du Christ sont “réellement” présents sur l’autel à partir de la consécration et dans les tabernacles après la messe. “Réellement” signifie indépendamment de toute action de notre esprit, de toute reconnaissance de notre part : cela est, que nous y croyions ou pas !
Père François Banvillet, le 3 novembre 2024
Une vie eucharistique : rendre grâce et se donner
« Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » Ga 2, 20
Le pape François a déclaré une “année Laudato Si” : un an avec cette encyclique sur l’écologie comme guide pour bâtir le « monde d’après ».
Mais quel rapport avec cette page sur la messe ?
Le rapport c’est eukharistía = rendre grâce, remercier ! L’Eucharistie est le lieu par excellence pour apprendre à d’abord recevoir et s’émerveiller de tous les dons de Dieu – la création, nos frères et soeurs, l’Eglise, etc – pour ensuite mieux en prendre soin et à notre tour nous donner.
Le Pape François nous le rappelle : « Tout nous est donné gratuitement, non pour être dépouillé et phagocyté, mais pour devenir à son tour un don à partager, un don à donner pour que la joie soit pour tous et, pour cela, plus grande ».
C’est cela la vie eucharistique : recevoir tout de Dieu pour à notre tour apprendre à partager et à nous donner tout entier ! Cette année nous vous proposons de vivre la messe comme une école d’écologie intégrale, pour apprendre à :
• adopter le regard de Dieu sur le monde et voir la création comme signe de Son amour ; je note avant la messe une chose pour laquelle je veux louer Dieu, le remercier.
• reconnaître ses propres limites et se laisser transformer au moment de la prière pénitentielle ; je présente à Dieu une habitude dont je voudrais me défaire ou une action que je n’arrive pas à entreprendre pour prendre soin et je demande de l’aide à Dieu.
• porter le monde et présenter sa vie à Dieu à l’offertoire ; je dépose une situation de mon quotidien ou une intention pour ceux qui m’entourent.
• recevoir gratuitement pour donner gratuitement ; je note une chose reçue que je veux conserver (une phrase de l’homélie, une grâce de la communion, etc) et ce qu’elle m’inspire pour ma vie concrète des jours suivants.
Père François Banvillet, le 10 novembre 2024
Les miracles eucharistiques au secours de notre foi
De plus en plus de personnes considèrent que l’eucharistie est un symbole, un signe, etc., et ne croient plus en la présence réelle. Jésus a donné des preuves dans les miracles eucharistiques.
Le premier eut lieu à Rome en 600 à la prière de saint Grégoire le Grand face à l’incrédulité d’une princesse. Le pain se changea en chair. Le second plus ancien miracle est celui de Lanciano en Italie où un moine douta de la présence réelle et vit les espèces consacrées se changer en chair et en sang. En 1970 puis en 1974 (OMS) après accord de Rome, on procéda à des examens scientifiques.
Les conclusions scientifiques disent :
1. Les matières du miracle de Lanciano sont véritablement de la chair et du sang.
2. Cette chair et ce sang sont d’origine humaine.
3. La chair est constituée de tissu musculaire du cœur (myocarde).
4. La chair et le sang sont du même groupe sanguin AB.
5. Le diagramme de ce sang correspond à celui d’un sang humain sont exactement semblables à ceux d’une personne humaine ayant réellement existé.
6. Nulle part on n’a trouvé de restes d’une imprégnation du tissu par une quelconque substance destinée à le conserver par momification.
7. La manière dont cette tranche de chair a été obtenue par dissection dans le myocarde suppose une habileté exceptionnelle de la part du «praticien».
8. Aucune trace de corruption, ne fût-ce qu’un début, n’a été observée, alors que les reliques ont été exposées pendant des siècles à l’action d’agents physiques atmosphériques et biologiques.
Un échantillon a également été comparé avec celui du miracle eucharistique de Buenos Aires, qui a eu lieu en 1996 en Argentine. Vrai corps de Jésus qui se donne à nous…!
Ces miracles ne sont pas que des évènements du moyen âge, mais toujours d’actualité. À Naju en Corée du Sud en 1995, une hostie s’est transformée en chair et a pris la forme d’un cœur.
Père François Banvillet, le 10 novembre 2024
DIMENSION MISSIONNAIRE de l’eucharistie… Dans la liturgie de l’Eucharistie
Dans l’Eucharistie, Dieu se donne à son peuple pour que celui-ci se donne au monde. Nous sommes au coeur de la mission. L’eucharistie se déploie selon l’ordre du Seigneur lui-même : « Vous ferez cela en mémoire de moi. » Et c’est ce que nous faisons : nous prenons le pain, nous rendons grâce, nous le fractionnons et le partageons pour manger « le corps du Christ ». Lorsque Jésus fit cela avec ses disciples au soir de la dernière cène, il désignait sa mort et sa résurrection, l’offrande ultime de sa vie pour le salut de tous les hommes. « Je vous le dis : désormais, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je boirai un vin nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. » (Mt 26, 29).
Aujourd’hui, à notre tour, quand nous célébrons l’eucharistie, nous célébrons Jésus Christ mort et ressuscité d’entre les morts, et nous annonçons son retour : « Nous rappelons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire. » Autrement dit, nous entrons dans l’offrande que le Christ a fait de sa vie, pour nous livrer, nous aussi, certes autrement, pour nos frères. L’eucharistie est bien le lieu de la mission totale qui nous fait « participer à la mission du Christ. »
• La prière eucharistique est une prière missionnaire
Non seulement parce qu’on y prie pour toute l’Église (cf. la prière pour le pape, les évêques…). Mais encore parce qu’elle est la prière de toute l’Église de la terre et aussi du ciel (cf. les anges qui chantent avec nous ; la référence à Marie et aux saints qui nous ont précédés ; la prière pour les défunts…) pour le monde entier. Plus encore, les deux épiclèses expriment parfaitement la dimension missionnaire de l’eucharistie. Ce n’est certes pas un hasard, tant le rôle de l’Esprit est essentiel dans la mission ! Dans la première épiclèse, le prêtre supplie le Père d’envoyer son Esprit sur le pain pour qu’il devienne le corps du Christ. Dans la seconde, il supplie le Père d’envoyer son Esprit sur nous pour que « nous devenions une éternelle offrande à sa gloire », pour que « nous soyons unis en un seul corps », le corps du Christ que nous allons partager. Si le corps du Christ – pain est là, pour être partagé, c’est pour qu’à notre tour, nous soyons corps du Christ offert pour la vie du monde. S’arrêter à la seule présence réelle du Christ dans le pain n’est pas conforme à l’enseignement de Jésus et de l’Église. Cette présence s’entend en tant qu’elle va être consommée par des hommes et des femmes pour qu’ils deviennent Corps livré pour le monde.
• Le rite de la fraction du pain est le geste essentiel qui ouvre l’eucharistie à la mission
C’est tout d’abord un geste de partage extraordinaire. D’autant qu’il tient compte des absents, de ceux qui sont loins, isolés, de ceux qui n’ont pas répondu à l’invitation du Seigneur… « Heureux les invités au repas du Seigneur… » La fraction du pain au cours du repas, permet à chacun d’y avoir part. Voilà le sens même de la mission : offrir à tous et à chacun la possibilité d’avoir part au repas du Seigneur, c’est à dire à la vie avec le Seigneur. Mission que le Christ nous a confiée, à laquelle chacun peut prendre part dans la mesure où il le veut. Y a-t-il plus belle et plus riche expression pour dire ce qu’est la mission ?
• Les rites de communion que sont la prière commune du Notre Père et le baiser de paix nous ouvre déjà à la mission du Christ
En effet, en priant la prière de Jésus, nous sommes associés à lui pour nous adresser au Père et lui demander « que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel… ». En donnant « la paix du Christ » à nos voisins, nous leur permettons de la recevoir de la bouche d’un frère et nous tissons des liens entre nous, par le Christ. Grâce à ces rites, nous participons déjà, dans le Christ, à la mission reçue qui nous est donnée de vivre par lui, avec lui et en lui.
• Enfin, la communion eucharistique est ce moment où nous sommes rendus participant au corps du Christ qui poursuit l’oeuvre commencée par lui
Désormais, plus rien n’est comme avant : « Nous sommes le corps du Christ, chacun de nous est un membre de ce corps, chacun reçoit la grâce de l’Esprit pour le bien du corps entier. » Et sa mission est désormais la nôtre.
Père François Banvillet, le 17 novembre 2024
Date de dernière mise à jour : Ven 15 nov 2024