L’Ordre des Chevaliers du Rouvre
Au début du XXème siècle, plusieurs théologiens catholiques ont pensé que la chevalerie et son caractère propre, l’adoubement, seul sacramental (1) spécifiquement destiné aux laïcs, pouvait représenter une forme d’engagement particulièrement adapté à l’époque moderne.
C’est ainsi qu’à côté des deux ordres de chevalerie historiques (2), se sont créés des mouvements catholiques se rattachant à l’Église par la benedictio novi militis (3) (adoubement conféré par un évêque ou un abbé mitré) selon le pontifical romain.
Le concile Vatican II par son décret sur l’apostolat des laïcs a été reçu comme un encouragement à persévérer dans cette voie :
« Les laïcs tiennent de leur union même avec le Christ Chef le devoir et le droit d’être apôtres » (V 2 -Apostolicam Actuositatem - 3).
« Le laïc, qui est tout ensemble membre du Peuple de Dieu et de la cité des hommes, n’a qu’une conscience chrétienne. Celle-ci doit le guider sans cesse dans les deux domaines » (V 2 -Apostolicam Actuositatem - 5).
L’ordre des Chevaliers du Rouvre a été fondé au début des années 60, les premiers membres ayant demandé la chevalerie furent adoubés en janvier 1969. Dans cette démarche, l’ordre a été accompagné par l’ordre des chevaliers de Notre Dame.
Comme pour toute organisation catholique, le premier but est la sanctification de ses membres dans le cadre de la spiritualité spécifique de l’ordre, son deuxième objectif de participer à la conversion du monde selon le charisme propre de chaque chevalier.
Pour mener à bien cette mission, l’ordre organise plusieurs retraites par an dans des monastères et travaille à la formation de ses membres à la doctrine sociale de l’Église, à la théologie, la philosophie et l’histoire.
L’ordre est placé sous l’invocation de l’Esprit Saint et sous le patronage des St Basile et Benoît.
Les chevaliers sont tenus à la récitation quotidienne, d’au moins une des deux grandes heures du bréviaire, Laudes ou Vêpres, selon le rite bénédictin et la lecture et méditation quotidienne de la règle.
La forme habituelle des cérémonies est la forme extraordinaire du rite romain.
Il faut au moins six ans pour être appelé à l’adoubement. Le discernement se fait par une année de postulance, suivie par deux ans d’écuyorat et trois années minimum de donature.
Chaque chevalier a le devoir de s’engager dans la cité, partout où cela lui est possible afin de « combattre pour la venue du Royaume de Dieu » aidé par la formation qu’il reçoit et soutenu par la prière et la fraternité des autres membres de l’Ordre.
Notre engagement
Moyennant la grâce de Dieu, le secours des sept dons de l'Esprit-Saint, l'intercession de la bienheureuse Vierge Marie et l'aide de saint Michel, prince de la milice céleste,
je m'engage,
à combattre pour la Foi,
à défendre jusqu'au sang l’Église une, sainte, catholique et apostolique, ma Patrie (et mon Roi),
à œuvrer sans relâche à la restauration de la chrétienté,
à observer fidèlement la règle des chevaliers du Rouvre,
à honorer et à protéger les pauvres et les faibles,
à défendre la justice selon le droit naturel,
à maintenir les justes traditions de nos pères, à être loyal, courtois et magnanime.
(1) Sacramental : bénédiction qui a pour effet de « consacrer » le Chevalier à Dieu et lui donne la grâce de remplir sa mission. On dit que l'adoubement (remise des armes) est le huitième sacrement.
(2) Ce sont :
- L'Ordre du Saint Sépulcre de Jérusalem (1099)
- L'Ordre Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem (ou Ordre Souverain de Malte - 1113)
(3) « Benedictio novi militis » : bénédiction des nouveaux soldats.
« On parle de ces "plus qu'hommes" ayant reçu le huitième sacrement que furent les Chevaliers ». La Chevalerie - Léon Gautier