Père Marc Tongalahy Dimanche 7 avril 2024 - 2ème dimanche de Pâques

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu », «... croyez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. »

   Cher frères et sœurs, au nom de Jésus le Christ nous sommes appelés à une vraie vie, c’est une vie qui est belle mais pas facile. Saint Luc, dans la première lecture tirée des Actes des Apôtres, nous parle de la première communauté chrétienne. En l'écoutant je rêvais un peu en me disant : ah, si ce que Luc dit là pouvait se vivre ici dans notre belle Paroisse Saint Pons - à Tourette, Levens, Aspremont, Saint André, Duranus, Saint Blaise -, si l'on pouvait dire de nous : « Vous êtes un seul cœur et une seule âme... vous mettez tout en commun... personne chez vous n'est dans la misère... » !

   C'est en tout cas l'image que nous trace Saint Luc de la première communauté chrétienne, communauté tellement appelante que, rapporte Saint Luc, quelques versets auparavant, « le groupe des chrétiens augmentait sans cesse... des hommes et des femmes de plus en plus nombreux adhéraient au Seigneur ».

   Chers frères et sœurs, nous sommes à une autre époque, peut être ce qui se passait au temps des apôtres n’est plus adapté à notre temps, mais ce qui ne change pas c’est que le Seigneur ne cesse pas d'envoyer ses enfants dans son Église. Nous avons accueilli trois nouveaux fidèles durant la Messe de la Vigile pascale : Barbara, Nicolas et Romain ont reçu le baptême. Mais aussi, le Seigneur a besoin de nous pour travailler ensemble avec Lui, par la force de l’ Esprit Saint, pour aider ceux qui sont encore en dehors de sa maison, ceux qui ne sont pas encore protégés. Quels témoignages faisons-nous ? Le Seigneur attend de nous de témoigner. Seulement cela !

   Ce qui faisait le succès des premiers chrétiens, c'est qu'ils étaient des signes, des signes que Dieu est là, bien vivant en eux, des signes que le Christ aime à travers eux tous les hommes quels qu'ils soient. En « vivant en communion fraternelle, en rompant le pain et en priant ensemble, en mettant tout en commun, en étant dans la joie », ils faisaient se poser des questions aux gens. C'est cela être un signe. Un signe, c'est ce qui laisse entr'apercevoir, deviner à travers lui quelque chose ou quelqu'un qu'on ne voit pas. Par exemple, dans le désert quand on découvre tout un coup des palmiers et de la végétation, on devine qu'il y a une source ou une nappe d'eau cachée. On ne la voit pas, mais on sait qu'elle est là. De même, la nuit, dans la montagne, quand vous apercevez une maison éclairée, vous devinez la présence de personnes vivantes derrière cette lumière. Cette lumière, c'est un signe qu'il y a là des hommes. Voilà ce qu'étaient les premiers chrétiens pour leurs contemporains, des signes de la présence de Dieu au milieu d'eux.

   Jésus, quand il vivait en Palestine, homme parmi les hommes, vivant comme tout le monde, Il était lui aussi un signe de l'amour de Dieu en aimant les pauvres et les pécheurs, en relevant les découragés et en redonnant confiance aux malheureux. D'ailleurs il le disait lui-même : "Tout ce que je fais, c'est mon Père qui le fait en moi... Les paroles que je dis sont les paroles de mon Père... Qui me voit, voit mon Père..." C'est ainsi que tous ceux qui cherchaient Dieu sincèrement devinaient à travers Jésus la présence vivante, agissante et pleine d'amour de Dieu lui-même.

   Ne croyez-vous pas, frères et sœurs, que si ici dans notre paroisse nous faisions porter davantage nos efforts pour vivre en frères avec ceux qui nous entourent  - de mieux les connaître, de mieux les aider - notre communauté ne deviendrait pas plus attirante ? Que faisons-nous pour partager avec les autres ? Que faisons-nous pour que la joie illumine nos visages ? Cette joie de Pâques, cette joie qui vient de se savoir aimé par Dieu et de savoir pourquoi nous vivons ?

   Hier à Laghet, c’était impressionnant de voir les visages des enfants du catéchisme de notre doyenné - Dieu merci la majorité des enfants venait de notre paroisse -, des visages pleins de la joie illuminée toute la journée, des visages qui ont soif de quelque chose. Et là, on sent bien qu’il y a un signe en eux.

   Frères et sœurs, comme ceux d'hier, les gens ont aujourd'hui besoin de signes pour croire, c'est un peu comme Thomas dans l'évangile, avant de croire ils veulent voir, palper, toucher...C'est comme si ces gens-là nous disaient à nous chrétiens : « Nous ne pourrons pas croire en ce Dieu dont vous nous parlez si nous ne voyons pas à travers votre vie les signes de sa présence, si nous ne pouvons pas toucher du doigt en vous les preuves de son amour, de sa bonté, de sa justice..." Thomas a retrouvé la foi en voyant les cicatrices, les marques de l'amour du Christ dans ses mains et son cœur.

   Les gens d'aujourd'hui, ceux qui vivent autour de nous, trouveront la foi quand ils verront passer à travers nos mains et notre cœur l'amour de Dieu pour eux et alors ils finiront par dire de nous comme les païens disaient des premiers chrétiens.

   En ce dimanche de la Divine Miséricorde, la grâce que je souhaite, c'est que l'on dise cela de nous, chrétiens de notre paroisse Saint Pons: "Voyez comme ils s'aiment !"

 

 Amen.
 

Père Marc Tongalahy


 


 

Date de dernière mise à jour : Mer 17 avr 2024