Dimanche 19 mai 2024 - Pentecôte

Les Actes des Apôtres, dans la lecture d’aujourd’hui, nous rappellent notre profession de foi dans le Credo : "Je crois en l'Esprit Saint !".

Depuis le départ du Christ et jusqu'à son retour, nous sommes dans ce que l’Église appelle : le temps de l'Esprit. Par là, elle veut nous faire comprendre que les chrétiens ne sont jamais seuls sur la route ; Jésus leur a obtenu, par sa prière, la présence de son Esprit : "Je prierai le Père ; il vous donnera un autre paraclet qui restera avec vous pour toujours".

Un "paraclet" c'est quoi ? Un paraclet c'est un défenseur. A l'époque biblique, c'était la personne influente et digne d'estime qui se portait garante de l'innocence d'un accusé et le prenait sous sa protection. L'Esprit joue ce rôle auprès de nous : il nous défend ; il nous épaule ; il nous fortifie dans l'épreuve ; il nous défend dans la tentation. C'est vraiment celui à qui nous pouvons dire comme nous l'avons fait tout à l'heure : "Viens, consolateur souverain, viens dispensateur des dons, viens, envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière".

Oui, c'est vrai, l'Esprit Saint est aussi celui qui éclaire : "J’ai encore beaucoup de choses à vous dire » a dit le Christ à ses apôtres, "mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand viendra l’Esprit de Vérité, Il vous conduira dans la vérité tout entière.» Vous voyez, frères et sœurs, cette parole du Christ nous fait comprendre en même temps la spécificité de l’évangile.

L'Évangile n'est pas un texte à répéter comme si le sens en était figé une fois pour toutes. Mais à chaque étape de notre histoire il résonne avec une perpétuelle nouveauté, car il s'adapte à chaque évolution de l'homme et des événements qu'il vit. La "vérité tout entière" qu'il contient se révèle petit à petit, au fil du temps. À la lumière de l'Esprit, nous lisons la Bible, non comme le Livre d'un salut clé en main, mais comme l'indispensable boussole qui nous indique sans cesse la direction à prendre et à garder ! Oui, tout comme l'Esprit pousse l’Église et l'appelle à une fidélité inventive, acceptons nous aussi d'être bousculés par l'Esprit Saint et de savoir remettre parfois les orientations de notre vie.

Car l'Esprit Saint n'est pas quelque chose de statique et d'immobile, au contraire, sans cesse il nous pousse à l'action. Il est comme le vent qui fait tourner les éoliennes de notre vie et gonfle les voiles de cette barque qu'est l’Église et dans laquelle nous sommes tous et toutes embarqués. Au cours des deux millénaires de sa navigation, l'Église a certes connu des tempêtes et des dérives humaines, mais l'Esprit n'a pas cessé de souffler dans ses voiles. C'est lui qui permettra de proposer les valeurs de l'Évangile à nos sociétés où tant d'hommes et de femmes vivent actuellement sans perspectives d'avenir.

Pour vous les jeunes qui allez recevoir le corps de notre Seigneur, ce pain n’est pas comme le pain que nous mangeons quotidiennement, dont nous-mêmes pouvons déterminer son goût par notre langue, ce pain, c’est le pain du salut, le pain de la vie éternel. C’est l’Esprit Saint qui nous donne le goût de ce pain, Il pousse toute notre vie, au fond de notre être. Tu le sens mieux ce goût par l’ouverture de ton cœur avec humilité. Envers Dieu et envers les autres ! Saint Paul nous relate ce goût dans la deuxième lecture en disant voici le fruit de l’Esprit : AMOUR, JOIE, PAIX, PATIENCE, BONTÉ , BIENVEILLANCE, FIDÉLITÉ, DOUCEUR, MAÎTRISE DE SOI. Il donne son goût à ce pain, car ce pain est le corps du Jésus Christ, il est le corps de Dieu. Quand on mange le corps de Christ on est par Lui, on est avec Lui, on est en Lui. Avec ce goût on est vraiment l'image de Dieu, car ce fruit est le caractère de Dieu.

Comme Jésus nous appelle à nous unir en lui, je vous invite à venir à la messe au moins chaque dimanche. Dans notre paroisse, il y a habituellement 4 messes en semaine (le mercredi à 18 heures à Saint André, le jeudi à 18 heures à Aspremont, le vendredi à 17 heures 30 à Tourette-Levens et à Levens) et 4 messes dominicales. N’oublions pas que le tentateur ne cesse pas de nous empêcher de vivre tant de merveilles dans la foi.

Pour terminer, frères et sœurs, Oui ! Que l'Esprit Saint vienne vaincre nos inerties ! Qu'il vienne baigner ce qui est aride en nous, laver ce qui est souillé, réchauffer ce qui est froid…et c'est alors seulement que nous pourrons nous aussi faire sauter les verrous de nos portes et les ouvrir toutes grandes sur le monde de nos frères les hommes.

Amen.

Père Marc Tongalahy